Territorial Pissing
On pourrait me reprocher, et on aurait pas tout à fait tort, d'être paranoïaque. On pourrait noter que je prendrais n'importe quelle remarque edictée par un vieux salaryman comme une insulte personnelle d'un grossier personnage ancré dans les théories racistes du pays, race Yamato et autres absurdités. Même un innocent "Thank you" proféré par un Nippon sonne à mes oreilles comme un "toi, le gaijin, il est inconcevable que ton petit cerveau étriqué appréhende la vaste grandeur de notre langue, donc je ne m'attends pas à ce que tu comprennes et n'ai d'autre choix que de te répondre dans ta langue". D'ailleurs, facteur aggravant, ma langue maternelle n'est pas l'Anglais.
Regardez par exemple cette afiche ci-contre. Un esprit sain y verrait sûrement une publicité pour quelque soirée techno branchée de Tokyo, avec son design 3D et le logo sorti directement des revues de micro-informatique des années 80.
Et bien non. Moi j'y vois des références obscènes aux événements sombres du vingtième siècle. Ce "Let's Collabo" aurait pu être placardé sur les façades des Gestapo locales dans toutes les petites villes de nos campagnes, un appel à vendre son âme au démon nazi. La tête sur l'affiche serait une représentation de ce qui attend celui qui collabore: un extérieur gentil et propre, mais au fond de ces yeux, son âme est perdue dans un abysse sans fond. Le S de "B-Dash" finit de me faire basculer dans des spéculations conspirationistes, en y reconnaissant directement la police de caractère utilisée par les salopards tortionnaires des camps.
Ce qui est donc juste une publicité pour le dernier event kawaii de Shibuya, avec House à profusion et sûrement les derniers singles de 1992 d'Ace of Base, me saute au visage comme une aggression néo-nazie, une vampire au look new-wave. On peut donc penser légitimement que je suis paranoïaque.
Mais ce n'est pas parce que je suis paranoïaque que cela veut dire qu'ils ne m'en veulent pas quand même.
Voici une autre photo, prise à Shibuya. On y voit deux petites affiches, l'une en Japonais et l'autre en Anglais. Même si on ne comprend pas les dessins étranges utilisés par les locaux, on se rend compte que les deux affiches ne sont pas la traduction l'une de l'autre.
L'affiche Japonaise pourrait se résumer en quelques mots: "Interdit aux mineurs". Quant au texte de l'affiche Anglaise, je le reproduis car il est peut-être difficile à lire:
Qui a dit que les Japonais avaient du mal à exprimer leurs opinions ou étaient culturellement incapables d'être impolis? La seule chose de positive que je puisse trouver à cette affiche est, que dans ce cas, on n'a pas affaire à un racisme refoulé, malade. Non! C'est du racisme fier de l'être. Le genre de persones qui s'étonnerait qu'on s'étonne. Questionnés, ils invoqueraient peut-être une mauvaise expérience avec quelques soldats Américains en permission ou des marins Russes un peu ébréchés de retour de six mois de bateau. Il n'empêche. Cela n'excuse rien. De quelque façon qu'on retourne cette affichette, c'est un monument morbide aux pires instincts humains.
Il n'y a malheureusement que la lutte au cas par cas pour régler ce genre de problèmes. Le Japon n'ayant pas de loi qui punisse la discrimination raciale, on peut éventuellement tenter un procès ou une action sur d'autres bases. Je l'aurais d'ailleurs volontiers fait. Cependant, je vous ferais remarquer que ce club est interdit aux mineurs et que j'en déduis donc qu'il y a de fortes chances que ce soit un commerce d'une nature un peu particulière, ce qui me laisserait à penser par la même occasion que les tenanciers ont comme passe-temps les tatouages et se couper les doigts. Je vous le laisse donc pendant que je vais m'occupper de tabasser à mort dj B-Dash, 16 ans et adepte de cosplay.
Paranoïaque, peut-être. Suicidaire, sûrement pas.
Merci à JB et à Thomas pour ces photos croustillantes !
Regardez par exemple cette afiche ci-contre. Un esprit sain y verrait sûrement une publicité pour quelque soirée techno branchée de Tokyo, avec son design 3D et le logo sorti directement des revues de micro-informatique des années 80.
Et bien non. Moi j'y vois des références obscènes aux événements sombres du vingtième siècle. Ce "Let's Collabo" aurait pu être placardé sur les façades des Gestapo locales dans toutes les petites villes de nos campagnes, un appel à vendre son âme au démon nazi. La tête sur l'affiche serait une représentation de ce qui attend celui qui collabore: un extérieur gentil et propre, mais au fond de ces yeux, son âme est perdue dans un abysse sans fond. Le S de "B-Dash" finit de me faire basculer dans des spéculations conspirationistes, en y reconnaissant directement la police de caractère utilisée par les salopards tortionnaires des camps.
Ce qui est donc juste une publicité pour le dernier event kawaii de Shibuya, avec House à profusion et sûrement les derniers singles de 1992 d'Ace of Base, me saute au visage comme une aggression néo-nazie, une vampire au look new-wave. On peut donc penser légitimement que je suis paranoïaque.
Mais ce n'est pas parce que je suis paranoïaque que cela veut dire qu'ils ne m'en veulent pas quand même.
Voici une autre photo, prise à Shibuya. On y voit deux petites affiches, l'une en Japonais et l'autre en Anglais. Même si on ne comprend pas les dessins étranges utilisés par les locaux, on se rend compte que les deux affiches ne sont pas la traduction l'une de l'autre.
L'affiche Japonaise pourrait se résumer en quelques mots: "Interdit aux mineurs". Quant au texte de l'affiche Anglaise, je le reproduis car il est peut-être difficile à lire:
"We are deeply sorry but we cannot allow foreign nationals to enter"
Qui a dit que les Japonais avaient du mal à exprimer leurs opinions ou étaient culturellement incapables d'être impolis? La seule chose de positive que je puisse trouver à cette affiche est, que dans ce cas, on n'a pas affaire à un racisme refoulé, malade. Non! C'est du racisme fier de l'être. Le genre de persones qui s'étonnerait qu'on s'étonne. Questionnés, ils invoqueraient peut-être une mauvaise expérience avec quelques soldats Américains en permission ou des marins Russes un peu ébréchés de retour de six mois de bateau. Il n'empêche. Cela n'excuse rien. De quelque façon qu'on retourne cette affichette, c'est un monument morbide aux pires instincts humains.
Il n'y a malheureusement que la lutte au cas par cas pour régler ce genre de problèmes. Le Japon n'ayant pas de loi qui punisse la discrimination raciale, on peut éventuellement tenter un procès ou une action sur d'autres bases. Je l'aurais d'ailleurs volontiers fait. Cependant, je vous ferais remarquer que ce club est interdit aux mineurs et que j'en déduis donc qu'il y a de fortes chances que ce soit un commerce d'une nature un peu particulière, ce qui me laisserait à penser par la même occasion que les tenanciers ont comme passe-temps les tatouages et se couper les doigts. Je vous le laisse donc pendant que je vais m'occupper de tabasser à mort dj B-Dash, 16 ans et adepte de cosplay.
Paranoïaque, peut-être. Suicidaire, sûrement pas.
Merci à JB et à Thomas pour ces photos croustillantes !