Les p'tits boulots
Au pays du soleil levant, la règle est de travailler dur, très dur et surtout longtemps, très longtemps. Quand on est un salaryman, la vie est morose. La formule "Metro-boulot-dodo" semble avoir été spécialement créée pour les salarymen Japonais. Cependant, entre la folie stakhanoviste des salarymen et les lycées paramilitaires se trouve une période dorée pour les Japonais: l'âge de l'université. Autant il est très dur de rentrer en université, autant il est très facile d'obtenir le diplôme. Les entreprises ne s'attendent pas à ce que ce que les nouveaux diplômés sachent quoi que ce soit, donc, en toute logique, les universités ne prennent pas la peine d'enseigner quoi que ce soit à leurs étudiants. Ils ont quelques heures de cours non obligatoires par semaine et le reste du temps, ils le passent à vivre la vie à grande vitesse, car une fois devenus salarymen, il faudra sacrifier son temps au dieu travail. "Vivre la vie à grande vitesse", c'est une formule poétique pour dire qu'ils picolent et passent leurs soirées à chanter des chansons obscènes aux karaokes. Présenté comme ça, c'est pas très différent de la vie des salarymen, finalement.
Un autre dénominateur de la vie de l'étudiant, c'est le baito (qui vient d'une déformation abusive du mot "arbeit"qui veut dire "travail" en Allemand). C'est le petit travail qu'il peut faire à côté des études. Ce sont en général des petits jobs comme serveurs dans des cafés, distributeurs de journaux ou... porte-pancartes. Cette variante ingrate de l'homme-sandwich est très courante ici. Je n'ai jamais vu ça ailleurs. Ca tient plus de l'esclavagisme et de l'objetisation de l'être humain que du travail. Car c'est en ça que ça consiste: il faut tenir une pancarte publicitaire, en position verticale. Plus techniquement, il faut garder vertical le poteau sur lequel est attaché la pancarte. Ce n'est même pas aussi gratifiant que le traditionnel homme-sandwich qui est une publicité vivante. Ici l'être humain n'est pas le support de la publicité, il ne fait qu'office de porteur du poteau qui tient la pub. Voilà, c'est tout. Certains chanceux ont le droit de venir avec une chaise et de porter un imperméable quand il pleut. Il n'y a pas de nécessité spéciale de sourire ou de parler. On demande juste de tenir le poteau et de garder un semblant de décence. Il faut croire que si on vous donne de l'argent pour faire garder une position douleureuse, ce n'est plus de la torture, c'est un travail. Cette subtilité devrait en ravir certains.
Ces petits travaux sont donc faits pour achever l'ego de l'étudiant et le préparer au lavage de cerveau quotidien de la vie de salary-man. C'est difficile d'être original, individualiste et innovateur quand on porte un poteau de publicité. D'un autre côté, on peut trouver des baitos partout et il faut avouer que c'est quand même bien plus pratique qu'en France. Même s'ils ne sont pas très gratifiants, c'est un moyen pour l'étudiant de se faire un peu d'argent. Qu'il peut ensuite dépenser en alcool et séances de karaokes obscènes.
Un autre dénominateur de la vie de l'étudiant, c'est le baito (qui vient d'une déformation abusive du mot "arbeit"qui veut dire "travail" en Allemand). C'est le petit travail qu'il peut faire à côté des études. Ce sont en général des petits jobs comme serveurs dans des cafés, distributeurs de journaux ou... porte-pancartes. Cette variante ingrate de l'homme-sandwich est très courante ici. Je n'ai jamais vu ça ailleurs. Ca tient plus de l'esclavagisme et de l'objetisation de l'être humain que du travail. Car c'est en ça que ça consiste: il faut tenir une pancarte publicitaire, en position verticale. Plus techniquement, il faut garder vertical le poteau sur lequel est attaché la pancarte. Ce n'est même pas aussi gratifiant que le traditionnel homme-sandwich qui est une publicité vivante. Ici l'être humain n'est pas le support de la publicité, il ne fait qu'office de porteur du poteau qui tient la pub. Voilà, c'est tout. Certains chanceux ont le droit de venir avec une chaise et de porter un imperméable quand il pleut. Il n'y a pas de nécessité spéciale de sourire ou de parler. On demande juste de tenir le poteau et de garder un semblant de décence. Il faut croire que si on vous donne de l'argent pour faire garder une position douleureuse, ce n'est plus de la torture, c'est un travail. Cette subtilité devrait en ravir certains.
Ces petits travaux sont donc faits pour achever l'ego de l'étudiant et le préparer au lavage de cerveau quotidien de la vie de salary-man. C'est difficile d'être original, individualiste et innovateur quand on porte un poteau de publicité. D'un autre côté, on peut trouver des baitos partout et il faut avouer que c'est quand même bien plus pratique qu'en France. Même s'ils ne sont pas très gratifiants, c'est un moyen pour l'étudiant de se faire un peu d'argent. Qu'il peut ensuite dépenser en alcool et séances de karaokes obscènes.